jeudi 18 mars 2010
la muse de la Méditerranée
Encore une journée ensoleillée en cet été 2009. Encore une. Richard n'en peux plus de cette chaleur étouffante et sèche. Les gouttes de sueur perlent sur son visage, de son front jusque sur son torse. Tous les étés c'est la même chose, il le redoute, et comme chaque année à cette periode précise, il se promet de s'acheter enfin une climatisation pour contrer la chaleur mais comme chaque année, il ne le fait pas, pensant que l'été qui arrive sera peut être moins chaud et éprouvant, et voilà, résultat net, il ne peut à nouveau que se promettre de s'armer pour le prochain été, en espérant que cette fois ci ses paroles se transforment en gestes. S'il ne faisait pas si chaud, il serait probablement parti faire une ballade en mer aujourd'hui, comme il le fait si souvent, mais il préfère rester à quai, profitant de cette journée pour s'accorder un peu de repos au fond de sa cabine allongé sur son lit là où la chaleur l'atteint le moins. Richard vit seul, non pas comme un ermite parce que par la force des choses et les tracas de la vie quotidienne comme les courses, les papiers de la vie courante, et autres, il côtoient des gens tous les jours. Bien entendu, si cela ne tenait qu'à lui, il vivrait comme on dit, d'amour et d'eau fraîche, et si les intempéries n'existaient pas, il resterait constamment sur la mer à bord de son bateau. Son bateau qui, d'ailleurs, est tout ce qu'il possède à ce jour. Il lui sert de maison, de moyen de locomotion mais aussi de loisir avec la promesse de longues et belles promenades en mer. La mer Méditerranée ou « mer au milieu des terres » qu'il n'a jamais quittée, parce qu'il est né ici, à Marseille en 1961, d'un père pêcheur et passionné par son métier et d'une mère femme au foyer, vendeuse de poissons à ses heures. Il est un enfant de la mer pour ainsi dire, et pour rien au monde il ne s'en éloignerait. Ses parents sont décédés il y a déjà une douzaine d'années, ils ont disparu en mer lors d'une sortie de routine, cette mer qui les a vu naître, puis les a fait vivre et gagner grassement leurs vies grâce à ses fruits, les a ensuite rappelé à elle. Le temps a su effacer le chagrin peu à peu, mais c'est aussi le fait que pour Richard, cette mort est la plus proche de celle souhaitée par ses parents, cela atténue sa tristesse de penser cela. Cet événement ne l'a pas empêché de continuer à aimer cette eau, bien au contraire, plus que jamais à ce moment il ne s'en est senti aussi proche et en communion avec elle. Richard est un homme qui ne manque pas d'argent, il a la possibilité de pouvoir se payer une certaine façon de vivre plutôt agréable mais non, il préfère à ce luxe son bateau, bateau qu'il a baptisé « L'infini ». Ce nom, il ne l'a pas choisi par hasard, l'infini représente pour lui le recommencent sans fin de son amour pour la mer, lui aussi espère sa fin en elle quand le moment sera venu, il ne la conçoit pas autrement. Il vit donc seul, sur son bateau à plein temps, vit de l'héritage que ses parents lui ont laissé, et vu ses faibles dépenses à savoir le strict minimum qui lui est utile, ils lui ont laissé assez pour qu'il finisse sa vie sans se prendre la tête à ce sujet. Pas de femme dans sa vie actuellement, une aventure de temps à autre lui suffit et lui convient, quand une histoire se prolonge un peu trop à son goût il ne tarde pas à lui mettre fin sans scrupules ni remords. Il faut dire qu'il affiche le menu d'emblée à ses partenaires, il aime sa solitude et ne supporterait de toute manière pas que l'on vienne perturber sa petite vie tranquille. C'est pourtant un bel homme, il possède de beaux traits physiques, il est bien bâtit, mince et musclé juste ce qu'il faut, brun, les yeux gris avec un fond de bleu, les cheveux bien rasés, et la barbe un peu moins bien, une barbe de trois jours qui attire les regards des femmes, il est bien dans sa peau, c'est un homme de bonne morale, posé, il vit au jour le jour sans se soucier du lendemain, il est heureux tout simplement et cela se ressent dans sa façon d'être et sa manière de vivre. Beaucoup de femmes qu'il a fréquenté auraient voulu poursuivre leur chemin en sa compagnie mais il reste égal à lui même et aucune n'a encore réussi à franchir la barrière de son coeur.
Partie 1
Une journée ordinaire
Il fait aussi chaud que la veille, mais Richard décide tout de même de faire sa ballade quotidienne en mer à bord de son bateau, il fera l'impasse sur la chaleur aujourd'hui, il a besoin de prendre l'air, rester enfermé le déprime. Il se lève, mets la machine à café en route, et profite de ce temps pour prendre une bonne douche froide pour se rafraîchir. Pour aujourd'hui, un tee shirt et un bermuda feront l'affaire. Il n'a personne à voir, et il lui reste du pain de la veille, donc il ne sortira pas en ville. Le café est prêt. Il s'en prépare un tasse, se beurre une biscotte, et prend le temps de se réveiller avant de prendre le large. Peu après, il sort de sa cabine et se rend sur le pont du bateau chercher son journal. Tous les matins, c'est un jeune homme, Samuel, qui le lui jette par dessus son bateau, cela évite ainsi à Richard de se rendre au bureau tabac l'acheter, le lundi, il remet une petite somme d'argent à Samuel pour que celui-ci se charge d'acheter le journal pour lui et le lui apporte et ce, toute la semaine.
Les gros titres de la Une du jour ne sont pas très intéressants aujourd'hui. Le prix du carburant augmente, comme toujours, un couple d'acteurs en plein divorce, les sorties cinéma de la semaine, et quelques faits divers comme à l'accoutumée. Pas de temps à perdre à lire le journal aujourd'hui, allez il est temps de faire partir le bateau. Il démarre le moteur, et le voilà partit au large, l'air marin le revigore et le rafraîchit, ce vent frais sur sa peau et son tee shirt flottant soulevé par la masse d'air est très agréable pour lui. Il accélère pour mieux fouetter ce vent debout, vent opposé à la direction qu'il suit. Cette force lui pique les yeux jusqu 'à lui faire verser des larmes... Il ralentit sa cadence apres s'être empli de cette nature à plein poumon, il se sent bien. Il continue son chemin jusqu'à ne plus apercevoir de rivages autour de lui, puis il s'arrête. Il est seul au milieu de nulle part, il est dans son élément. Richard regarde autour de lui, la mer est calme aujourd'hui, les vagues font doucement tanguer l'Infini. Il en profite pour s'asseoir et méditer. Entrer en communion avec la mer, se laisser bercer par le doux son de quelques mouettes qui passent, et caresser par une brise d'air aux senteurs salées et enivrantes. Il finit par s'endormir, abrité par un parasol. Tout aurait dû continuer comme à son habitude, il se serait réveillé une heure plus tard, aurait déjeûné, puis serait rentré, mais cette fois-ci...
Il est réveillé en sursaut par un bruit qui lui semble être sur le coup un explosion. Il est projetté sur la partie avant du bateau, vu la violence du choc, c'est une certitude, il a heurté quelque chose, ou bien une chose vient de le heurter. Il se relève tant bien que mal, il semble qu'il ait quelques contusions dûes à la propulsion mais rien de bien méchant, c'est alors qu'il regarde devant lui. A première vue, c'est un ilôt que le bateau vient de toucher, plus exactement un petit rocher au bord de cet ilôt. Richard remet son bateau droit, vérifie que tout fonctionne, il le redémarre et va amarrer un peu plus loin sur une sorte de mini plage. Il n'ose pas descendre du bateau, il se demande quel est cet ilôt? Il ne l'avait jamais vu avant pourtant il connait ce coin de mer plutot bien étant donné qu'il se rend au même endroit tous les jours. Richard est sceptique. Il reste un long moment à contempler ce bout de terre sorti de nulle part. Il cherche à comprendre comment il a pu atterir ici, son bateau a t'il dérivé? Non, c'est impossible, la mer est trop calme et il a l'impression de s'être endormi peu de temps. Il regarde sa montre... effectivement, il ne s'est assoupi qu'à peine dix minutes... Quelque chose d'assez important lui échappe... mais quoi!? Comment se peut il qu'il s'endorme au milieu de nulle part entouré uniquement par la vaste Méditerranée, et qu'en dix minutes, son bateau, moteur arrêté, ait pu dériver, et ce, sans qu'il s'en aperçoive, sur autant de kilomètres pour atteindre cet ilôt? Non, il ne comprend pas mais c'est impossible, et il y a forcément une explication à tout cela, mais laquelle? Un ilôt peut il surgir des flots en si peu de temps et sans provoquer un minimum de vagues?
Une heure plus tard, Richard n'a pas bougé, cherchant désespéremment une explication plausible. Etant de nature rationnel, porté sur le réel et l'existentiel, il est quelqu'un de logique, sensé et cohérent. Il va dans sa cabine chercher sa boussole, afin de voir de combien de kilomètres son bateau a dérivé, et ce, en dix minutes. Elle est bien rangée au fond du tiroir de son chevet. Richard est une personne qui aime l'odre et l'organisation, rien ne dépasse et tout est à sa place chez lui. Il sort de sa cabine afin de consulter sa boussole, mais là, stupeur! Comme il s'en doutait, il n'a pas dérivé, le plus étrange, c'est qu'il est resté au même endroit où il était quand il s'est endormi...
Le soleil tape encore très fort, Richard ne se sent pas bien, son coeur palpite plus fort que d'habitude il peut le sentir dans sa poitrine, il s'asseoit, incapable de penser à quoi que ce soit, il n'arrive plus à réfléchir, trop de questions défilent dans sa tête et aucune réponse à chacune d'elles. Où est le rationnel dans cette histoire? Comment trouver des réponses alors que les questions qu'il se pose sont si absurdes? Que faire, si ce n'est rester là à attendre et à contempler une petite plage de sable blanc presque transparent, d'une pureté impossible en ce milieu de mer, avec à tribord un rocher de taille moyenne, celui que le bateau a heurté, et un peu de flore au milieu de l'ilôt, une sorte de petite jungle entourée de sable fin et accueillant, un mini paradis surgit de nulle part, plein de mystères... Mystères que Richard souhaite éclaircir, mais il commence à se faire tard, le ciel s'assombrit, il est temps de rentrer au port se reposer, reprendre quelques esprits, la nuit porte conseil paraît-il, il se rendra de nouveau à cet endroit demain à tête reposée et quel que soit le temps, il lui faut des réponses à ses inombrables questions. La vérité est plus forte que cette peur qui commence à grandir au fond de lui mêlée d'une intense curiosité et d'une avidité de savoir. Il rebrousse donc chemin en direction du port mais n'oublie pas de se retourner assez souvent pour voir cet ilôt s'éloigner peu à peu de son champ de vision. Une fois arrivée à bon port, il retourne dans sa cabine, la tête et le coeur remplis d'une nouvelle quête.
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